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jeudi 18 juillet 2013

Des légendes de la SF à l'honneur

L'été s'est annoncé un peu tristounet pour les amateurs de SF. Dans la foulée, deux légendes du genre s'en sont allées rejoindre d'autres planètes. Pour continuer à cultiver l'héritage laissé par ces pointures, la BiLA a décidé de mettre Jack Vance et Richard Matheson à l'honneur dans ses rayons. Bien au frais, nous avons rassemblé en vitrine les différentes collections des deux auteurs: un parcours à relire, de succès en succès.
La belle saison est là pour durer, profitez:  venez arpenter nos rayons et pécher quelques unes de ces perles de science-fiction à relire non sans nostalgie, bien calés au fond de votre transat.

Jusqu'au 22 août, la BiLA vous propose un parcours nostalgie autour de:

Richard Matheson


Né dans le New Jersey en 1926, élevé dans le quartier de Brooklyn à New-York, Richard Matheson combat dans l'infanterie pendant la seconde guerre mondiale. Après sa démobilisation, il obtient un diplôme de journalisme de l'Université du Missouri en 1949 et déménage deux ans plus tard en Californie, où il rencontre sa future femme, Ruth, mère de ses quatre enfants (trois d'entre eux sont également écrivains).

Sa carrière débute en 1950, avec la publication dans un magazine de SF de sa nouvelle Le Journal d'un monstre, l'histoire d'un enfant qui hait ses parents. Considéré aujourd'hui comme un classique, ce récit a aussitôt établi sa renommée. Les fifties ont consacré le jeune auteur. C'est la décennie qui voit paraître ses deux romans les plus populaires à ce jour : Je suis une légende (1954) et L'Homme qui rétrécit (1956). Deux individus confrontés, l'un à sa propre décroissance, l'autre à la perte de la civilisation.

Scénariste de nombreux films de cinéma et de télévision, romancier prolifique, Matheson mène pendant soixante ans une double carrière d'écrivain et de scénariste, couronnée de succès. Car l’auteur parvient non seulement à rendre divertissantes des histoires horrifiques, mais aussi à donner une dimension métaphysique à ses dystopies enracinées dans les peurs universelles de l'humanité – mort, solitude, folie. Richard Matheson fait aussi partie des scénaristes de l'âge d'or de la télévision. Dans les années 1960 et 1970, il prend part aux grandes séries télévisées : La Quatrième dimension, Star Trek, Night Gallery. Il écrit également des scénarios pour le cinéma, en collaboration avec Roger Corman, Richard Curtis, Steven Spielberg ... En outre, nombre de ces ouvrages font l'objet d'adaptations cinématographiques.

En conférant aux grands mythes de la littérature gothique un cadre contemporain, quasi-trivial, en s'attachant davantage à la psychologie d'individus en proie à un monde hostile qu'à des inventions futuristes, il modernise la science-fiction et élargit son influence au-delà du public restreint des amateurs de SF.

Richard Matheson s'est éteint le 23 juin 2013 à l’âge de 87 ans.





Jack Vance






Jack Vance, de son vrai nom John Holbrook Vance, naît en 1916 à San Francisco. Après des études d'ingénieur puis de journalisme, il exerce tour à tour les métiers de groom dans un hôtel, de chroniqueur de jazz et d'électricien sur un chantier naval. Sans oublier l'essentiel: Vance aura fait trois fois le tour du monde dans la marine marchande. C'est pour cela qu'il n'a commencé sa carrière de romancier qu'à la quarantaine en 1958 avec Les Langages de Pao.

Auteur de science-fiction, il écrit également plusieurs récits de Fantasy et d'intrigues policières. Adepte des pseudonymes, on peut retrouver ses ouvrages sous les noms Peter Helde, John Holbrook, John van See, Alan Wade et même Ellery Queen (empruntant le pseudonyme au duo d'auteurs policiers Manfred Bennington Lee et Frederic Dannay).

Consacré par plusieurs récompenses littéraires prestigieuses (20 prix entre 1963 et 1998), il n'en reste pas moins un écrivain modeste et discret comme il l'expliquera lui-même dans la préface de son recueil The best of Jack Vance : « Je suis fermement convaincu que l'écrivain qui fait sa publicité détourne ses lecteurs de son seul interêt: son travail. Pour cette raison, aprés quelques hésitations de jeunesse, je refuse de disséminer mes photographies, des auto-analyses, des données biographiques, mes critiques et confessions; non par réserve innée, mais pour focaliser l'attention ou je pense qu'elle doit être. »

L'un de ses cycles les plus célèbres (Le Cycle de Tschaï, 1968-1970) le consacre comme l'un des représentants majeurs d'un sous-genre de la science-fiction : le planet-opera (le récit a pour décor une planète étrangère, aux caractéristiques déroutantes et mystérieuses, que les principaux personnages ont pour mission d'explorer et de découvrir sous tous ses aspects (faune, flore, ressources)). L'apport majeur de l'auteur américain est à chercher dans le style épique et picaresque qu'il sait insuffler à ses récits et surtout dans la variété des races et des cultures extraterrestres toujours cohérentes qu'il invente. Son style est simple, sans fioritures, mais efficace. Les phrases, souvent brèves et lapidaires, soulignent le rythme soutenu du récit. L'humour, omniprésent, tempère la relative rudesse du style. Devenu aveugle dans les années 80 suite à un glaucome, Jack Vance continue d'écrire grâce à des logiciels adaptés.

Son oeuvre influence considérablement le genre et les auteurs tels que Robert Silverberg, Ayerdhal et Georges R.R. Martin qui reconnaît y avoir trouvé une véritable inspiration pour son cycle de Fantasy Le trône de fer (1991-1996).

Jack Vance est décédé à son domicile le 26 mai 2013, à l'âge de 96 ans.

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