Centre d'étude et de documentation

.

Centre de recherche, de formation, de conservation et de documentation de la Communauté française


jeudi 26 juillet 2012

Jean Ray, version précieuse

En vue de réapprovisionner son fonds fantastique et plus particulièrement sa déclinaison par un maître belge du genre, la BiLA a fait l'acquisition de quelques précieux ouvrages signés de la main de Jean Ray/John Flanders.

Inédits, rééditions, documents commémoratifs et bibliographies... Une trentaine de pièces prestigieuses produites par "l'Amicale Jean Ray" (www.jeanray.be), une association internationale d'admirateurs, de chercheurs et de collectionneurs des oeuvres de l'écrivain gantois, située près d'Anvers.

Parmi les ouvrages acquis par la BiLA:


Les derniers contes de Canterbury dans une reproduction fac-similé du texte original de l'édition de 1944 et accompagnés des illustrations de R. de Ruyck. Le livre est édité en français et comporte la traduction en néerlandais.












Les aventures du Sherlock Holmes américain font à présent aussi partie du fonds de la BiLA, en version fac-similé des fascicules d'origine, agrémentés des couvertures originales en couleur.

Pour rappel, Jean Ray avait au départ pour mission de traduire ces fascicules populaires de l'allemand vers le néerlandais ou le français. Affligé devant la médiocrité de l'écriture, il commence peu à peu à transformer le récit, au départ sous prétexte de suppression de coquilles, pour plus tard se le réapproprier entièrement en changeant l'esprit du texte, en revoyant la psychologie des personnages, en travaillant les descriptions et réintégrant une logique plus convaincante. Une métamorphose progressive qui a valu un grand succès aux aventures de Harry Dickson.







De 1923 à 1925, Jean Ray anime puis dirige une ambitieuse revue gantoise, L'Ami du Livre.
C'est dans ces pages qu'il publie les nouvelles plus tard regroupées sous le titre de Contes du Whisky. Ce volume réédité permet également de relire ou découvrir les commentaires rédigés par Jean Ray sur l'ensemble des ouvrages de l'époque... Maurice Renard, Louis Pergaud, Marie de Roumanie et bien d'autres passent ainsi sous sa plume. On y découvre de cette manière les goûts littéraires de l'écrivain gantois mais aussi les affinités qu'il entretenait avec ses contemporains.









Le Dossier 125 est un volume commémoratif publié à l'occasion du 125e anniversaire de Jean Ray. Dans cette farde aux trésors, on peut retrouver des textes originaux et des textes rares, des reportages, des photos,  de la correspondance, des hommages et des documents exclusifs. Le tout fidèlement reproduit à l'original. Un incontournable pour les inconditionnels!


La farde contient également un DVD reprenant trois courts-métrages (1966): La choucroute, L'homme qui osa et La maison des cigognes.



A découvrir aussi: La malédiction des vielles demeures, l'intégralité des Presto Films, Le Journal de Gand, La Flandre libérale...


NB: Soyez attentifs à l'agenda 2013 de la BiLA! La Bibliothèque des Littératures d'Aventures prévoit d'accueillir une exposition dédiée à Jean Ray, réalisée par les membres de l'Amicale Jean Ray. Une exclusivité à suivre et à communiquer à l'envi... L'exposition sera destinée à circuler dans les bibliothèques de la Fédération Wallonie-Bruxelles.



mercredi 25 juillet 2012

Et si Batman fait "Krakt"?

Le voici tout chaud, tout prêt à exploser les mirettes de ses impatients et innombrables fans... 
Le chevalier noir a prévu de sortir de l'ombre ce soir dans nos salles (www.grignoux.be, en VO!). Après une campagne médiatique "qui a transformé le monde en une extension de Gotham City" (voir: http://www.rue89.com/rue89-culture/2012/07/25/dark-knight-rises-comment-warner-asticote-les-fans-de-batman-234042), après avoir fait bavé les inconditionnels jusqu'à la dernière goutte, le dernier Batman de Nolan vient clôturer en grandes pompes la trilogie consacrée à l'homme chauve-souris. 
Un épilogue sur qui repose donc de lourdes attentes et dont on sait finalement assez peu. 

Sur le banc des méchants, et même ultraméchant (puisque c'est le dernier), Bane, tout droit sorti des Comics, et connu pour avoir brisé la colonne vertébrale de Batman (paralysé, il sera alors amené à former son successeur...suite?). Le colosse ne fait d'ailleurs déjà pas l'unanimité, tous regrettant déjà le cultissime Heath Ledger en Joker... Ce fléau musculeux à la gueule de fer, sorte de "boucher post-11-septembre"(voir: http://www.lemonde.fr/culture/article/2012/07/24/face-au-chaos-batman-montre-ses-muscles_1737660_3246.html) , s'il est redoutable, ne semble pas offrir les jouissives démonstrations de sournoiseries attribuées à son illustre prédécesseur (qui en avait presque chipé la vedette à Bruce Wayne).


Le troisième volet, qui fait suite à Batman Begins (2005) et The Dark Knight (2008), affiche une durée insolente de 2h45. Timing au long duquel Nolan entremêle pour démêler plus tard les nombreux enjeux de la bataille qui va se délivrer (sous vos pupilles pour le coup stroboscopiques). La complexité de la trame est d'ailleurs franchement comparée à celle d'Inception... Eh oui, chez Nolan, Batman peut aussi se la jouer façon poupées russes.
Légère déception du côté du Monde, du point de vue de l'orchestration du casting en tous cas: 
"Le cinéaste fait tourbillonner tout ce petit monde dans un grand jeu de massues, malheureusement pas si étourdissant qu'il aurait pu l'être, où chacun révèle une nature duale. Trop accaparé par ses scènes de grand spectacle, il rate en partie cette dimension, empêtrant ses personnages dans des tirades verbeuses peu crédibles..." (http://www.lemonde.fr/culture/article/2012/07/24/face-au-chaos-batman-montre-ses-muscles_1737660_3246.html).
Mais qu'importe, il paraît que la voix de Bane, sortie de son masque à la Lecter, vaut le détour.

Et pour assurer une sortie panachée, Christopher Nolan affirme déjà qu'il arrêtera là et que Christian Bale rendra la cape. Coup dur pour les nostalgiques avant l'heure mais cette clôture dope aussi la curiosité... Et si s'en était vraiment fini?
En parlant de ce troisième film, le réalisateur en profite pour glisser quelques mots doux à son personnage fétiche: "Bruce pensait qu'on avait plus besoin de Batman, mais Bruce avait tort, comme j'avais eu eu tort. Btman devait revenir. Je suppose qu'il revient toujours. Michael, Morgan, Gary, Cillian, Heath, Liam, Christian... Ces noms représentent tellement pour moi. Mon temps à Gotham à la recherche du plus grand et de la plus durable des figures de la pop-culture a été le plus grand challenge et l'expérience la plus gratifiante qu'un réalisateur pouvait espérer. Batman me manquera. J'aime à penser que je lui manquerai aussi... mais il n'a jamais été quelqu'un de sentimental."





lundi 2 juillet 2012

Réassort pour l'été!

Un nouvel arrivage vient renforcer les rangs de nos rayons, à pic pour l'été!

Parmi celui-ci, du côté des fictions:

- Les deux premiers tomes de l'intégrale du Trône de fer, romans de fantasy dont est tirée la série-événement Game of Throne.
Mensonge, trahison, violence et meurtre... Cette saga brasse les grands thèmes de la fantasy et construit un monde médiéval riche et complexe où se côtoient braves et véreux, dragons et loups-garous, où se nouent des complots à l'envi, sur toile d'inceste et de fourberie, vers une lutte de pouvoir aussi machiavélique que jouissive.

George R.R. Martin, Le trône de fer, Paris, J'ai Lu, Tome 1, 2012.

George R.R. Martin, Le trône de fer, Paris, J'ai Lu, Tome 2, 2012.











- Monstre-motif indéfiniment mis à contribution en littérature comme au cinéma, Jack L'éventreur est cette fois exploité par le scénariste François Debois et dessiné par Jean-Charles Poupard dans une version qui trouve son originalité en focalisant la narration sur le personnage de Frederick Abberline, policier chargé de l'enquête. L'histoire débute d'ailleurs en faisant de ce dernier le meurtrier en personne...

Jean-Charles Poupard et François Debois, Jack l'éventreur. Les liens du sang (tome 1), Paris, Soleil Editions, 2012.











- Qui a changé le passé de Diana et des Amazones? Quel effet cela a-t-il eu sur ses plus grands ennemis comme ses plus proches alliés? Wonder Woman devra affronter les dieux pour changer le cours de l'histoire... Un combat qui mettra d'abord la guerrière face à elle-même.

Don Kramer, J.M. Straczynski et Phil Hester, Wonder Woman. L'Odyssée II, Urban Comics, 2012.














Le docteur Watson se retrouve en prison... Mais est-il réellement coupable des crimes dont on l'accuse? Une enquête interactive que le lecteur parcourt en passant d'indices en indices: courriers du docteur Watson, pages de roman déchirées, affiches de cinéma, Unes de journaux, tickets de train... Un objet magique qui mène à la clé de l'énigme... Sous enveloppe cachetée!

Duane Swierczynski, Une énigme Sherlock Holmes interactive: les crimes du Docteur Watson, Paris, Tornade, 2009.





Du côté des études:



- Dans le genre "mauvais genre": voici une étude qui explore le cinéma vomitif ou ce que l'écran peut proposer de pire (mondo, torture flics, snuff movies...). L'essai tente se penche sur les rapports ambigus entretenus entre le spectateur et la violence extrême. Réflexion sur la limite entre art et exploitation, transgression et provocation, sur l'influence de la violence cinématographique sur ses spectateurs...

Julien Bétan, Extrême! Quand le cinéma dépasse les bornes,  Lyon, Les moutons électriques, 2012.










- Plans signifiants, musique appropriée, police étudiée... Le générique est à lui seul un objet cinématographique conçu pour être le reflet percutant de la série qu'il introduit. "Matrice inconsciente de ce qu'est devenu le monde audiovisuel", le générique fait l'objet dans cette étude d'une lecture historique, esthétique et industrielle.

Au sujet du générique de Dexter: "Musique faussement légère qu'aurait pu écrire un Gene Barry tourmenté, séquence en macro pour une analogie très troublante entre la préparation d'un petit-déjeuner et assassinat brutal, malsain et saignant. (...)  La séquence nous prépare à une série ambigüe à l'intérieur de laquelle, au détour d'une scène de comédie, les images chocs viendront nous cueillir à froid."

Eric Vérat, Génériques! Les séries américaines décryptées, Lyon, Les moutons électriques, 2012.




- Ouvrage dense qui conte une double histoire, celle du manga bien sûr, mais également celle de la société nippone depuis l'ouverture du pays au milieu du 19e siècle jusqu'en 2010. Véritable industrie, puits de scénario pour la télévision et le cinéma, réservoir de vedettes fétiches, le manga apparaît comme un ambassadeurs hors-pair de la culture nippone en Europe.

La journaliste Karyn Poupée, installée au Japon depuis 2002, mêle histoire, art et sociologie pour aborder le manga sous un angle chronologique.

Karyn Poupée, L'histoire du manga. L'école de la vie japonaise, Tallandier, 2010.